GO BACK TO BLACK

Je cours depuis des heures sans vraiment savoir où je vais. J’ai le sentiment désagréable de retourner à l’époque de mes quatorze ans lorsque le seul moyen que j’avais de survivre était de courir. Je ne sais plus très bien ce qu’il s’est passé pour que je me retrouve dans cet état, comme souvent mon esprit à supprimer les détails qui serait trop dure à supporter. Tout ce dont je me souviens c’est qu’hier soir je me trouvais avec Navid, on buvait comme des trous et rigolions pour des trucs stupides. Je tenais mal l’alcool c’était connu, j’avais tendance à me mettre dans des situations impossibles dès que j’en ingurgitais mais, ce n’était pas la raison pour laquelle j’évitais de boire. Me voir saoul me renvoyait l’image de celle qui m’avait mise au monde, une mère qui n’avait jamais voulu de moi. Pourtant dès que je me trouvais avec Navid tout cela n’avait plus d’importance, je buvais, je fumais –et pas que du tabac-, je faisais toutes les conneries imaginable et possible. Ce type faisait ressortir le pire en moi, avec lui je suis tout ce que je déteste. J’aurais dû mettre fin à notre amitié il y a des années mais, je n’y arrivais pas. Lui seul pouvait me comprendre, on avait grandi dans le même quartier pourri de New-York, lui non plus n’avais pas eu une enfant facile et c’était réconfortant de voir que je n’étais pas seule à me sentir aussi perdue. Hier on avait encore une fois perdu le contrôle des choses, ça a très vite dérapé et même si mes souvenirs ne sont pas clairs je sais que cette fois on est allé trop loin. Comme toujours mon reflexe est de m’enfuir parce qu’au fond je ne sais pas quoi faire d’autres. Je finis par m’arrêter devant un immeuble que je connais bien, celui de Swan, ma meilleure amie. Je me souviens de notre première rencontre, on avait toutes les deux dix-sept ans et étions dans le même lycée. Comme souvent je me voyais recevoir des commentaires peu agréables des cheerleaders et de leurs adeptes –j’ai toujours utilisé le mot ‘adepte » pour qualifier les élèves qui obéissaient à ces filles et leurs léchez les bottes, parce qu’au fond pour moi ce n’était rien d’autre qu’une secte- et n’étant pas du genre à me laisser faire je me défendais. Swan était l’une des leurs, la capitaine en fait mais, contrairement à ses coéquipières la blondinette ne s’abaissait jamais à faire ce genre de choses. Sans raison apparente elle avait pris ma défense. Elle habituellement si souriante et douce nous avait tous surprise par son ton froid et sa colère inhabituelle. Depuis ce jour elle et moi sommes inséparables, jamais l’une sans l’autre. On arrive à parfaitement se compléter, et nos caractères pourtant assez différent s’équilibrent. Les seuls fois om il y avait des conflits entre nous s’était à cause de Navid, Swan ne supportait pas me voir avec lui à cause de sa mauvaise influence. Elle ne cessait de me répéter qu’un jour il causerait ma perte que je valais mieux que ça mais, elle ne pouvait pas comprendre. Je savais à quel point elle détestait mon ami et c’est pour ça que j’hésitais à monter jusqu’à son appartement pour lui parler. Je savais que seule elle arriverait à me calmer et serait comment m’aider mais, j’étais terrifier d’être rejetée. Je suis constamment terrifiée d’être rejetée par les autres. Je ne finis pas me décider à monter les huit étage qui me séparait de ma meilleure amie. Lorsque je frappai à la porte une boule se forma dans mon ventre. « Hey Phoebe que ce passe-il ? » Elle me laissa entré dans son appartement et une fois la porte fermée je m’effondrai par terre en larme. « Pheebs, qu’est-ce qu’il y a ? Raconte-moi ? » Je sentais l’inquiétude dans sa voix, elle n’était pas habituée à ce que je me laisse aller ainsi. « Si je te le dis tu va me détester. » Elle prit mon visage entre ses mains et me regarda droit dans les yeux. « Ne dis pas ça, je ne pourrais jamais te détester. On est sœur, tu m’entends, tu es ma famille, ce qui est toi est moi il n’y a rien de ce que tu me diras ne fera jamais partir. Je suis là pour toi quoi qu’il arrive. » Ma vie n’avait jamais été très équilibré et Swan était mon seul véritable point d’encrage, si je la perdais la vie n’aurait plus aucun sens mais, je le croyais lorsqu’elle me disait qu’elle serait toujours présente dans les mauvais comme dans les bons jours. « Je crois que j’ai fait une grosse connerie Swan. Hier avec Navid on a bu et … ça a dérapé. Il est à l’hôpital .»