HURT BROKEN I'M DYING INSIDE

Recroquevillée sur le seul fauteuil que possède le bureau de mon grand-père je dévore un livre comme tous les dimanches depuis que j'ai neuf ans. Les parties de poker sont une sorte de tradition pour ma grand-mère et ses amis, c'est le seul moment de la semaine où elle oublie le fait qu'elle a à nouveau un enfant à charge. Leurs réunions hebdomadaire sont surtout l'occasion pour elles de commérer sur les gens qu'elles connaissent. C'est une toute petite ville, tout le monde se connaît et sait tout sur tout le monde – garder un secret dans cette bourgade miteuse est impossible. Je déteste cette ville et les gens qui y vivent et ce depuis toujours mais dernièrement c'est devenu pire que tout. Le problème c'est qu'on entend tout ce qu'il se passe dans le salon depuis le bureau de grand-père. On aurait pu penser qu'avec l'âge les femmes de cette ville deviennent plus mature, respectueuses et qu'elle apprennent à se taire lorsqu'il le faut mais en fait leur cas empire avec le temps. Se sont juste des garces en puissances qui sont frustrées de ne pas avoir réussit dans leur vie, ce sont pour la plupart des filles qui avaient le monde à leurs pieds lorsqu'elles étaient jeunes. Et je ne dis pas ça seulement parce que je suis devenu le nouveau sujet de discutions à la mode dans le coin. « Gloria m'a dis que la jeune fille qui habite en face s'est faite arrêter pour avoir vendue de la drogue. Quel honte qu'une si jolie jeune femme soit obligée de faire de telle chose mais, je pense que le pire c'est la réputation que la ville va se faire après ça. » « Et tu t'y connais en honte et réputation, n'est-ce pas Ann ? » Grand-mère lui avait lancer une perche, elle aurait dû surveiller ses paroles. L'ironie de l'histoire c'est qu'avant toute cette affaire j'étais désespérée parle fait d'être invisible aux yeux des autres. Je faisais tout pour me faire remarquer, insolence, cheerleading, présenter mes films lors des événement scolaires ou faire partie des comités qui s'occupent des célébration de la ville mais c'est comme si j'étais condamnée à ne pas me faire remarquer. Maintenant tout le monde me connaît. Je suis un peu devenue une légende, toutes les petites villes pommées des états-unis ont besoin d'une adolescente qui tombe enceinte. « Qu'est-ce que tu veux dire exactement ? » « Tu sais de quoi je parle. La petite bâtarde qui elle même a un petit bâtard alors qu'elle n'a même pas encore eu son diplôme … Pas de quoi être fier. Mais après tout ce n'est pas de la faute de la petite, ça doit être dans le sang. En même temps un père qui prends la fuite et une mère qui n'est jamais là elle ne pouvait pas tourner bien. » Mes grands-parents se ramassent des remarques de ce genre depuis que mon ventre a commencé à devenir rond. Je m'en veux, ils m'ont élevée pendant que maman partais travailler à deux états. La réputation de la famille et quelque chose d'extrêmement important pour eux, ils sont assez conservatifs. Ils en on déjà pas mal bavé quand mon père a abandonné ma mère trois mois avec ma naissance. Ils n'étaient pas mariés mais personnes ne pensaient qu'un jour il quitterait maman, en tout cas c'est ce que tout le monde insinue. C'était peut être ma faute cette fois là aussi. (…) Pour ma défense il n'y a eu qu'un seul garçon, et qu'une seule fois à vrai dire. Je dois juste vraiment jouer de malchance. J'ai découvert que j'étais enceinte plutôt tard, trop tard pour avorter et trop tard pour échafauder un plan pour cacher la situation à tout le monde. « Tu sais quoi ? Je préfère ma situation que la tienne. On sait tous pourquoi ta nièce se fait arrêter si souvent, c'est pas pour avoir voler des sucettes si tu vois ce que je veux dire. Maintenant tu sors de chez moi, tu n'es plus la bienvenue et si l'une d'entre vous a quelque chose à ajouter qu'elle le fasse maintenant que je puisse virer tout le monde d'un seul coup. » Aucune de ses autres amies n'a ouvert la bouche. Je sais que je les ai déçu, qu'on ne s'entend pas toujours mais je peux toujours compter sur eux.